La grande dépression.

Publié le 8 Novembre 2016

 

 

 

 

 

Nous sommes en période de grande dépression. Non mais littéralement, et je ne parle pas de récession!

Les statistiques démontrent que les dépenses liées à la santé mentale au Québec s'élèvent à plus d'un milliard de dollars. La première cause d'absentéisme au travail, ce sont les troubles mentaux.

Quand on parle de problèmes de santé mentale, on pense souvent à la dépression, l'anxiété, à la schizophrénie. Malgré les campagnes de sensibilisation, beaucoup d'autres troubles handicapent les Québécois ces jours-ci: l'alcoolisme, la dépendance aux drogues/sexe/jeu, les troubles de la personnalité, et j'en passe. Nous sommes rendus bons à identifier le problème, mais après ça, qu'est ce qu'on fait? Je ne critique pas les campagnes de sensibilisation du tout, elles ont fait leur travail pour sortir les gens de leur torpeur. Mais là, on est dû pour des solutions.

Les solutions à date? Il y a des programmes d'aide aux employés qui leur paie une à deux consultations avec un psychologue. Il y a quelques groupes d'entraide pour certains problèmes spécifiques, mais rien de trop personnalisé. On proclame que c'est impossible de voir un médecin dans des périodes de crise; on râle que tout ce que les médecins font, c'est de pousser des pilules; on croit que d'avoir un médecin pour chaque citoyen (je commence à être gossante avec ça, hein?) va tout régler...

Vous savez ce que je pense? Je pense que tous les Québécois se méritent un suivi de psychologue, beaucoup plus qu'un suivi avec un médecin, et ce, gratuitement.

J'en vois qui vont me dire qu'ils n'en ont pas besoin, que «c'est pour les faibles», qu'il n'y a aucun avantage à parler de ses problèmes et que c'est du gros gaspillage. Je vous répète que je pense que c'est absolument essentiel. Le gros gaspillage, c'est le suivi médical, où je ne fais que remplir la paperasse. C'est quand je parle de médicaments à des patients qui n'en veulent même pas. C'est tous les troubles qui auraient pu être évités si les gens avaient recours à un psychologue sans avoir à dépenser des sous. C'est tous les adultes qui ont développé des handicaps à travers les années, mais qui auraient pu être vus à l'adolescence. 1 milliard de dollars. 40 % d'absentéisme. Le gaspillage ne peut pas être pire.

Plusieurs lecteurs m'ont écrit dans les dernières semaines, me disant que je n'étais pas mieux que le gouvernement, que je ne faisais que renvoyer la balle, renvoyer le tort. C'est clair que si je suis insatisfaite du mode de fonctionnement actuel, je ne suis pas d'accord sur la façon dont je travaille non plus, je ne m'enlève pas de l'équation. Je veux qu'on change les choses, je pense quand même que les changements proposés jusqu'à maintenant ne changent justement pas grand-chose.

Le gros problème ces temps-ci, c'est qu'on essaie de régler toutes nos difficultés... avec les mauvais outils. On a beau forcer avec tous les marteaux du monde, on peut engager des ingénieurs et des architectes de partout : si on doit visser une vis, le mieux c'est d'utiliser un tournevis. C'est ça l'erreur des gestionnaires et du gouvernement en ce moment: ils pensent que de marteler une vis est la réponse, au détriment du mur par la suite, ou même de la bâtisse. La réponse est parfois très simple, il ne suffit que de quelques sessions de psychothérapie pour s'en rendre compte...

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Chronique santé

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