7 raisons de parler avec les inconnus.

Publié le 21 Mars 2017

 

 

 

Dans nos journées, il existe un plaisir qu’on oublie souvent, celui de parler une minute ou deux avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ou peu, qu’on ne reverra peut-être jamais. Qu’est-ce que cela nous apporte ?

 

  1. Quand parle-t-on ? On peut avoir un brin de conversation avec n’importe qui, dans n’importe quelle circonstance, pourtant ça se produit souvent lors d’événements ­inhabituels: une tempête de neige, par exemple, quand on attend longtemps l’arrivée d’un autobus, quand le printemps pointe son nez, en voyage, etc. Deux personnes et l’ajout d’un événement qui sort de l’ordinaire deviennent prétexte à sympathiser. «Il y a ­toujours une tempête de neige en mars, plus ou moins deux jours avant ma fête», me dit une femme à l’arrêt d’autobus, c’est comme ça qu’on parle un peu ensemble. On n’est plus seul.
  2. L’effet psychologique. Il existe un effet heureux de ces échanges de quelques minutes: on perçoit l’autre comme un être humain et cette personne aussi nous reconnaît comme ­humain. Communiquer avec un semblable fait du bien.
  3. Les étrangers sont ­dangereux. Nous avons été éduqués à penser qu’il est imprudent de sympathiser avec des étrangers, qu’ils pourraient nous faire du mal, rappelle la ­communicatrice Kio Stark. En fait, comme on ne sait pas dans quelle case de notre cerveau faire entrer les inconnus, les étrangers, autant les envoyer tout de suite dans la case Danger. D’une certaine ­manière, c’est compréhensible: un parent ne veut pas qu’il arrive du mal à ses enfants, alors il répète: étranger = danger, ce qui a le ­mérite d’être clair. Toutefois, c’est un peu réducteur. En grandissant, en vieillissant, on peut affiner son jugement sur les autres: tout le monde n’est pas dangereux.
  4. Sortir des catégorisations trop rapides. On peut ­s’ouvrir aux autres, à des gens qui de prime abord semblent éloignés de soi. On est jeune; une autre est âgée, on est noir; l’autre est blanc, on est voilé; l’autre ne l’est pas. Il est certain que plus les différences sont marquées, moins ces microconversations ont lieu, mais certaines rencontres peuvent faire tomber des préjugés. L’autre est aussi humain.
  5. Une question de ­tempérament et de temps. ­Certaines personnes sont ­timides, d’autres sont réservées, d’autres snobs, d’autres occupées. Elles vont vouloir fuir ce genre de rapprochements, et c’est leur droit le plus strict. Dans ces cas, par un peu d’observation, on le voit vite: une personne qui détourne le ­regard n’est pas intéressée à ­engager la conversation, une autre qui répond à peine non plus.
  6. Une intimité passagère. Selon certaines recherches, les gens se sentiraient ­souvent mieux compris par des ­inconnus que par les gens de leur quotidien. Cette intimité passagère est appréciable, car elle est sans conséquence: vous verrez rarement cette personne (pensons à une ­coiffeuse, au gars du dépanneur) ou, même, vous ne la ­reverrez pas. Et quelqu’un avec qui nous parlons à peine quelques minutes n’a pas d’attentes à notre égard, nous non plus. C’est ­reposant.
  7. Les règles culturelles. Elles ne sont pas dites, pourtant elles existent. Aux États-Unis, le matin, quand on croise quelqu’un dans un village ou dans une petite ville, chacun hoche la tête en disant « good ­morning ». Au Danemark, le pays du bonheur, Kio Stark nous informe qu’on s’ignore, car le contraire serait ­impoli. Ici, on se voit de loin et à mesure qu’on se rapproche, ­souvent on baisse les yeux, question de ­laisser de l’espace, paraît-il.

 

 

Au fond, parler une minute ou deux avec un inconnu est un petit plus du côté du bonheur qui vient naturellement ou pas. La politesse demande qu’on dise bonjour aux gens qu’on connaît ou, au moins, qu’on signifie par un regard qu’on les a vus. Si une courte conversation s’amorce, soit avec un ­inconnu, soit avec une personne qu’on connaît à peine, ce sera juste un petit moment de bonheur de plus dans notre journée.

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Psycho

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